Même si nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir ralentir, certaines idées reçues autour de la slow life ont la dent dure. Découvrez quelques explications à propos de ces freins qui s’avèrent être de formidables tremplins pour instiller plus de lenteur à son mode de vie.
Ralentir, c’est devenir un escargot
Il n’est pas rare de croire que ralentir consiste à se transformer en escargot ou en peut-être plus flatteuse tortue à l’image de la fable de La Fontaine. Ce verbe ralentir revêt pourtant plusieurs dimensions.
Au sens premier : l’idée est de ralentir dans sa façon de faire les choses, de gérer son emploi du temps. Cela peut passer par ralentir ses gestes, son débit de paroles, par sélectionner certaines tâches ou activités et aussi par faire une chose à la fois. Dans les faits cela peut consister à marcher plus lentement lorsque l’on s’aperçoit de son rythme soutenu, à grimper les marches d’un escalier une à une plutôt que deux à deux, à éplucher ses légumes et à ne faire que cela.
Au sens second : l’idée est de prendre du recul pour prendre conscience de ses priorités, de ses aspirations et les mettre à l’honneur dans son mode de vie. Lever le pied consiste ici à tendre vers plus d’authenticité, de respect, d’empathie et invite à suivre la philosophie « durable et responsable ». Ce mot « ralentir » s’applique d’ailleurs précisément à la protection de l’environnement notamment dans l’idée de réduire sa consommation et de faire en sorte qu’elle soit plus responsable.
Adopter la slow life ce n’est donc pas devenir mollasson ni fainéant, loin de là, c’est prendre du recul, s’extraire de la course quotidienne pour revenir à un mode de vie plus serein et plus en accord avec soi-même. L’oisiveté peut faire l’objet d’inspiration slow mais toujours avec une intention positive en fond : prendre du temps pour soi, profiter d’instants de flânerie, oser ne rien faire et se recentrer, apprivoiser l’ennui et la patience.
Bien sûr à travers ces quelques explications, le but n’est pas de dénigrer ce petit être vivant qu’est l’escargot qui a sans doute beaucoup à nous apprendre !
Ralentir, c’est incompatible avec la productivité
Encore une idée reçue ! Dans son livre Slow business, ralentir au travail et en finir avec le temps toxique, Pierre Moniz-Barreto explique au contraire le lien constructif entre les deux notamment à travers les études de cas de différents hommes et femmes d’affaires qui promeuvent un business slow tout en incarnant de belles réussites. La preuve est faite notamment avec l’exemple de Yvon Chouinard, président-fondateur de Patagonia qui a d’ailleurs publié un livre intitulé « Let my people go surfing » ! Si certains chefs d’entreprise se mettent eux-mêmes à ralentir tant dans leur vie personnelle que dans leur façon de manager leurs équipes, c’est bien qu’il existe au contraire un lien étroit entre la philosophie slow et la notion de productivité.
La sieste est aussi un bon exemple en la matière. Désormais certaines entreprises proposent les conditions idéales à ce temps de repos dans leurs locaux. C’est que les bienfaits de la sieste ont été prouvés par plusieurs études. Parmi eux, le bénéfice d’une plus grande efficacité. Un moment de récupération pour mieux poursuivre sa journée de travail en somme. Du coup, de plus en plus de gens s’y mettent ! Quel plaisir de se reposer, de se ressourcer pendant 20 minutes à la pause-déjeuner… Un temps calme au profit d’un temps dynamique. Autrement dit, une inspiration slow qui tend à renforcer notre productivité.
Ralentir, ce n’est pas fait pour tout le monde
« Pour ralentir le rythme, il faut avoir beaucoup de temps libre. » se disent certains. Pas si sûr ! C’est même tout l’intérêt de la slow life que de parvenir à alléger son planning ou en tous cas à faire en sorte que sa gestion soit beaucoup moins stressante et beaucoup plus harmonieuse au quotidien. Par ailleurs, être slow n’est pas réservé aux doux rêveurs, aux personnes dites cool, mais bien à tout le monde, de la chef d’entreprise au moniteur de kayak !
Il n’y a donc pas une élite qui se réserverait les droits d’une vie plus douce. Tout un chacun qui tend à prendre soin de soi, à transformer son mode de vie, à être moins stressé, à avoir le temps de rêver et de concrétiser ses rêves, à vivre de façon plus authentique peut faire un pas vers la slow life.
Ralentir, c’est tout simplement impossible !
Petite visualisation à l’appui : vous vous retrouvez face à une montagne. Son sommet vous paraît inaccessible. Pourtant vous vous engagez sur le sentier et commencez votre ascension. Un pas puis un autre et encore un autre. Vous relevez la tête et vous êtes arrivé ! Comme toute entreprise, lorsqu’on l’imagine dans sa globalité, elle peut effrayer par l’ampleur de la tâche. Ce même sentiment peut naître avec l’intention d’intégrer la slow life dans son quotidien. Rassurez-vous, chaque chose en son temps. Petit pas par petit pas, vous parviendrez à mettre en place des inspirations, de nouvelles bonnes habitudes, par effectuer quelques aménagements ou changements et par construire au fur et à mesure un mode de vie qui vous corresponde vraiment. Il est juste bon de prendre conscience qu’il s’agit d’une véritable démarche sur le long terme. Et si d’aventure, des signes de découragement apparaissent, rappelez-vous ce vieil adage : Rome ne s’est pas faite en un jour.
Ralentir, c’est une démarche demandeuse en temps
Il est parfois délicat de se lancer dans la nouveauté par peur d’être encore plus sollicité, encore plus pris par le temps, encore plus débordé. C’est par exemple le cas lorsque l’on se forme à une spécialité professionnelle en parallèle de ses horaires de travail habituels. Au contraire apprendre à ralentir, vous invite à vous dégager plus de temps pour vous, pour vos proches, pour vos priorités. Certes, pour en intégrer les principes et les concrétiser dans votre quotidien cela vous demandera une certaine attention mais l’objectif n’est pas de vous remettre une couche de stress en voulant absolument tout appliquer, tout concrétiser en un temps record. Laissez le temps au temps et avancez petit pas par petit pas dans votre démarche, elle n’en sera que moins demandeuse en temps et surtout que plus ancrée dans votre quotidien.
Et vous, avez-vous des idées reçues autour de l’art de vivre slow ? Partagez vos interrogations 😉
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