Le Slow Parenting : et si on ralentissait pour être heureux en famille

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Phrase-résumée du livre : “Parfois, il suffit de peu comme de ralentir, de se ménager un peu de temps, une qualité de présence à un moment […]”.

Chronique-résumé du livre

Par Malvina Girard, »Le Slow Parenting, et si on ralentissait pour être heureux en famille”, Hachette Livre, 2018, 160 pages.

Avant-propos

L’auteure, sophrologue de formation, pointe du doigt le fait que, dans le souci de donner le meilleur à nos enfants, nous tendons vers le “toujours plus”. “Nous pensons qu’en les “gavant” d’informations, d’activités, de jouets, d’appareils électroniques, qu’en leur donnant tout ce dont la société de consommation vante les mérites, ils seront armés face à la vie, heureux.” Pourtant, il existe d’autres formes d’éducation comme le slow parenting qui s’extrait de cette course infernale et donne à l’enfant “le temps d’être un enfant”. Pour les parents c’est être parents autrement et aller à contre-courant ! Une jolie voie d’éducation à montrer aux enfants qui construiront le monde de demain.

Malvina Girard, rapporte les résultats positifs qui ont même dépassé ses espérances lorsqu’elle a mis en place des ateliers dans l’école à pédagogie Montessori où son fils était scolarisé.

Introduction

Né outre-Atlantique il y a une dizaine d’années, le slow parenting dénonce les conséquences de nos rythmes effrénés sur les enfants. Ils n’ont plus le temps de se poser “sans rien faire” juste en faisant appel à leur imagination, ils sont sursollicités et on ne leur laisse pas le temps de trouver leur propre solution en toute autonomie (source de confiance). Leur capacité d’adaptation, qui permet de s’ouvrir au champ des possibles, de gérer ses peurs, de faire preuve de souplesse, de préserver son équilibre, a du mal à se développer.

Le slow parenting invite au lâcher prise par opposition à l’hyperparentalité pour permettre “à chacun (parent et enfant) de trouver sa place dans le monde en fonction de ce qu’il est ». Respecter l’identité profonde de chaque enfant en composant avec ce qu’il est vraiment (et pas avec ce que l’on aimerait qu’il soit) est un pas vers cette forme d’éducation.

Partie I

Slow parenting : donner du temps au temps

Malvina Girard indique les multiples troubles qu’elle découvre chez les enfants qui passent la porte de son cabinet : problèmes de concentration, difficulté à gérer les émotions, maux de ventre pour ne citer qu’eux. Elle souligne le cumul d’activités scolaires et extrascolaires qui génèrent des emplois du temps surchargés : suivre l’école, aller à son cours de piano, à son cours de judo puis à son cours d’anglais…

Elle propose d’expliquer aux parents ce qu’est le stress et ses conséquences (car c’est le principal motif de consultation des enfants) afin de changer le rythme imposé aux enfants.

Le système nerveux

Ce chapitre est donc consacré au stress, à ce qu’il est, à ses symptômes et à ses effets.

Un premier pas nous est proposé dans cette direction : l’écoute du corps. L’auteure nous explique à quel point écouter son corps permet de mieux se connaître de “sentir où se trouve la limite en nous, identifier ce qui se passe à l’intérieur quand l’extérieur nous bouscule et ainsi mieux rétablir l’équilibre”. En considérant son corps, en étant attentif(ve) à ses messages, on en vient à trier ses activités pour valoriser ce qui est bon pour nous (plus de nature moins d’écran par exemple). Malvina Girard nous explique que notre système nerveux est fait du système sympathique (relatif à l’action) et du système parasympathique (relatif au repos) qui sont complémentaires. Notre état émotionnel est intimement lié à l’équilibre de ces deux systèmes. Par exemple pour des nuits pleinement récupératrices mieux vaut ne pas surcharger ses journées et placer le corps dans un état de tension.

Le stress est “un syndrome d’adaptation où l’ensemble de notre organisme va rassembler ses forces (physiologiques) et ses ressources (psychologiques et cognitives) pour agir ou s’adapter ». Un stress positif, véritable moteur, est un stress ponctuel qui permet de rassembler son énergie et ses capacités face à une situation. Cette énergie a ensuite besoin d’être récupérée “pour rééquilibrer notre système nerveux”. Ainsi, repérer les signes avant-coureurs de stress tels que la fatigue, les tensions physiques ou encore l’irritabilité, et respecter des temps de récupération sont deux clés pour mieux gérer le stress.

Inviter les enfants à écouter leur corps notamment pour repérer certaines manifestations liées au stress est une piste à explorer, et ce dès le plus jeune âge. En tant que modèle, le parent peut montrer l’exemple et diffuser quelques inspirations : “Les enfants, j’ai besoin de prendre un petit temps de calme dans ma chambre… Hum ça fait du bien de prendre 5 minutes sans rien faire”.

La personnalité, la sensibilité, la nature de l’enfant

La confiance en soi est source d’autonomie et booste l’esprit d’initiative. Malvina Girard précise que pour la renforcer, bien connaître la personnalité de l’enfant est essentiel. Cela permettra notamment de l’accompagner dans des expériences constructives. Rencontrer la personnalité de ses enfants c’est aussi le laisser faire à sa manière, le laisser choisir pour lui selon ses besoins. Cette ouverture d’esprit invite à créer un “environnement propice à leur épanouissement”. Au delà de traits de caractère, il est essentiel de faire la connaissance de la sensibilité de l’enfant et de son “intelligence émotionnelle, inter et intrapersonnelle, auditive, visuelle, olfactive, gustative, kinesthésique, logico-mathématique, ou encore orale, verbale ou écrite, les unes pouvant s’ajouter aux autres”.

Adopter la simplicité et les laisser explorer le monde sans objets superflus, sans les sursolliciter. La meilleure des manières de mieux les comprendre et de les accompagner dans le développement de leur autonomie. L’auteure s’amuse à placer les parents dans une situation de recherche personnelle : “Bien souvent, nos enfants nous font grandir et évoluer!”

L’horloge biologique interne : son rythme de vie et le nôtre

Malvina Girard insiste sur l’importance de respecter nos besoins physiologiques et existentiels face au rythme effréné. De même il est essentiel de respecter le rythme des enfants. Chacun a son propre rythme qu’il est bon de connaître et avec lequel on pourra alors composer. Rythme relatif au sommeil, à l’alimentation… Elle nous suggère 4 pistes pour ralentir en tant que parent :
– Prendre le temps de découvrir le monde (amener l’enfant au contact de la nature et autres)
– Prendre le temps d’apprendre (amener l’enfant a trouvé par lui-même et autres)
– Prendre le temps de jouer (amener l’enfant à user de son temps libre à sa guise et autres)
– Prendre le temps de créer et de partager (amener l’enfant à nouer des relations authentiques et autres)

“Vivre ensemble dans le respect de nos différences” et “guider les enfants vers la découverte de soi et celles des autres”, un principe fondamental du slow parenting.

Le regard de l’autre, source de progrès et de tyrannie

Créer une relation équilibrée entre soi et l’autre nécessite de freiner les dérives actuelles qui privilégient le paraître à l’être. L’auteure souligne le fait que cela est un frein à l’épanouissement personnel. A la base, le regard de l’autre accompagne notre construction mais lorsque l’on se soumet à ce regard, c’est là que nous refoulons notre potentiel, que nous ne parvenons pas à être nous-mêmes.

Le slow parenting propose d’apprendre à l’enfant “à passer du regard de l’autre à un regard bienveillant sur lui-même”. De plus, l’informer quant aux excès des messages diffusés par notre société qui voudraient nous faire entrer dans des stéréotypes est aussi un bon moyen de sensibilisation.

Prêter attention à l’influence du regard des autres c’est aussi s’extraire de l’image du parent idéal qui pousse à évoluer sur un fil tendu et peut générer des angoisses quant à la façon d’atteindre ce niveau d’exigence. Apprivoiser le lâcher prise et cesser de vouloir tout maîtriser, de vouloir endosser un rôle idéaliste et se faire confiance tout comme l’on apprend à faire confiance à son enfant. A expérimenter !

Le temps des échanges et du dialogue

L’auteure insiste sur ces mots : “rencontrer nos enfants”. Elle invite à poursuivre dans cette démarche en se dégageant du temps pour échanger avec ses enfants et découvrir leur personnalité et leurs rêves. Sans chercher à mettre en place un interrogatoire, juste en se rendant disponible et en laissant l’enfant s’exprimer comme il le souhaite. Ensuite bien sûr, il est bon de soulever quelques questions, de “remettre en cause certaines informations” ou encore d’encourager le développement d’un sujet abordé et ce toujours dans une attitude positive. “Ces moments privilégiés sont importants pour permettre à l’enfant de se construire, de trouver sa place, de se sentir accepté, considéré, important.”

Les valeurs véhiculées par le slow parenting

Toujours dans l’idée que c’est avant les paroles, l’attitude et les actions des parents qui seront retenus par les enfants, Malvina Girard propose de faire un point sur les valeurs de vie. Mieux conscient de ses valeurs de vie, on est plus à même de les valoriser dans son quotidien et ainsi de les véhiculer à son enfant. On parle de valeurs morales et éthiques mais aussi (et surtout !) de valeurs humaines telles que la famille, le partage, la simplicité, l’engagement, le travail… En tant que parent, connaître ses valeurs est d’une part essentiel à son épanouissement personnel, en faire des actes permet de les transmettre. “Si par exemple, la protection de l’environnement et l’écologie sont pour nous des valeurs importantes, nos attitudes et notre mode de vie vont les véhiculer : en prenant le temps d’acheter des produits de proximité […]”. Choisir et intégrer le slow parenting dans son quotidien c’est transmettre des valeurs d’échange, de partage, d’ouverture, de juste tempo…

Les personnes qui ont lu cet article se sont aussi intéressées à :  La Fête de la nature du 17 au 21 mai !

Partie II

Comment éduquer autrement : du temps pour mettre en pratique, ressentir et intégrer

C’est le moment de passer de la théorie à la pratique. Et c’est une excellente chose, la pratique domine dans ce livre ! Malvina Girard se propose de transmettre des outils simples pour accompagner son enfant vers la découverte de soi. Avant de rentrer dans le vif du sujet, elle fait un point sur la sophrologie en expliquant à quel point il est essentiel de laisser de la place au corps face à un esprit omniprésent. La sophrologie a été fondée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, neuropsychiatre. Sa pratique régulière en individuel ou en groupe permet de réveiller son potentiel positif, de stimuler ses capacités, de mieux se connaître, d’être plus relié à soi et de trouver son équilibre. Par les outils de sophrologie qui suivent, le lecteur pourra intégrer le slow parenting dans son quotidien. L’auteure invite les parents à essayer eux-mêmes les exercices avant d’accompagner les enfants dans leur pratique.

Les sensations

“Nous sommes reliés au corps par de multiples sensations.” Certaines situations provoquent des sensations agréables d’autres désagréables. Prendre le temps d’écouter son corps permet d’assimiler ses sensations, de repérer nos limites aussi à travers cette écoute, de les connaître en intégrant ce qui nous fait du bien, ce qui est bon pour nous, ce qui nous apporte du plaisir. Focaliser son attention sur ce qui se passe à l’intérieur, voila une jolie invitation à la relaxation.

Des exercices d’éveil sensoriel : le « pantin », les « étirements », la « rotation du buste », le « palming », les « tapotements du visage », « l’éveil des 5 sens ».

Deux pistes d’éveil sensoriel : écouter ses sensations à des moments de la journée, passer du temps dans la nature et se régénérer.

Le relâchement

Se libérer des tensions pour laisser de la place aux sensations positives… Une forme de lâcher prise physique mais aussi mental ! Se relâcher cela peut vouloir dire d’apprendre à ne rien faire ou encore de pratiquer une relaxation. Selon l’âge de l’enfant, celle-ci prendra des nuances différentes. Jusqu’à 5 ans par exemple, l’auteure conseille de procéder par mimétisme en suivant la relaxation avec lui. Elle indique 3 recommandations pour favoriser la pratique : s’installer dans une endroit calme, inviter l’enfant à percevoir le contact de son corps avec différents supports (le sol, ses vêtements…) et à respirer profondément à 2 ou 3 reprises en expirant par la bouche. En lui apprenant à se détendre, on apprend à son enfant à ralentir…

Les relaxations proposées : « on se relâche en bougeant », « on se relâche en s’effleurant », « contractions-relâchements », « on se relâche en soufflant et en répétant une phrase », « ne rien faire, juste ressentir ».

La respiration

Observer sa respiration et apprendre à mieux respirer, calmement, amplement, en sollicitant l’abdomen permet de renforcer son bien-être. De plus, une respiration fluide et posée invite naturellement le calme intérieur. Lorsque l’on est stressé, Malvina Girard nous explique que nous limitons notre capacité respiratoire. Une bonne respiration est synonyme de détente (évacuation des tensions, libération des émotions et aussi apaisement du mental). L’auteure écrit qu’il y a principalement deux formes de respiration : la respiration abdominale qui mobilise essentiellement le ventre et la respiration complète qui mobilise ventre, cage thoracique et clavicules. Elle indique 3 recommandations avant la mise en pratique : s’allonger pour favoriser le relâchement, poser ses mains sur son ventre et commencer les exercices par une expiration.

Des exercices de respiration : « pratique de la respiration abdominale pour retrouver ou maintenir le calme », « pratique de la respiration complète ». Et pour les enfants, l’auteure propose : « le bonhomme gonflable », « le oui et le non », « la posture de la feuille pliée », « la respiration abdominale ».

La méditation

Malvina Girard fait un focus sur la méditation de pleine conscience. Créée par Jon Kabat-Zinn, médecin biologiste, sa pratique donne “des résultats étonnants sur la gestion du stress et la dépression”. Elle consiste à porter son attention sur son corps, sur ses sensations, sur son souffle. Parmi les bienfaits de la méditation de pleine conscience pour les enfants, l’amélioration de la concentration et la diminution du stress. Dans ses recommandations, l’auteure propose de commencer par de brèves méditations de 2 minutes puis d’arriver progressivement à 10 minutes.

Les méditations proposées : « première méditation ensemble (5 minutes) », « deuxième méditation en le guidant sans vous inclure », « troisième méditation : écouter et sentir sa respiration ».

Les émotions

“Se réconcilier avec ses émotions”, les accueillir, les respecter et apprendre à les apaiser, un vaste programme détaillé ici. L’auteure développe des exercices pratiques pour savoir gérer les 5 émotions fondamentales :
– La colère avec le “coup de poing”, le “haussement des épaules” et le “HA”.
– Le dégoût
– La tristesse avec le “bercement” et “se consoler”.
– La peur avec le “gorille”, “le dragon dans sa coquille”, le “HA”, le “haussement des épaules”.
– La joie avec “la coupe du bonheur”.

Chaque émotion est détaillée en amont, avant la pratique.

La visualisation

Malvina Girard met en évidence les bienfaits de la visualisation. “Les neurosciences ont montré que le simple fait d’imaginer une action positivement (avec les ressources nécessaires) activait les mêmes régions cérébrales que celles utilisées quand nous réalisons effectivement cette action.” Une fonction naturelle qu’il est bon d’activer chez l’enfant par différents exercices.

Des exercices de visualisation : “la bulle de sécurité”, « la “bulle de calme”, la “bulle de sommeil”, “retrouver un ami en haut d’une montagne pour se rassurer et se consoler”, “partir à la découverte de son île”, “retrouver son héro préféré”, “réveiller du positif en soi”. L’auteure propose en complément une relaxation spécifique pour les adolescents.

L’expression

Comme c’est le cas lors d’un cours de sophrologie, Malvina Girard rappelle qu’il est important après les exercices de laisser un temps d’expression. Le fait de s’exprimer librement permet à l’enfant de mettre en mots les possibles difficultés rencontrées durant la pratique, de vous informer sur les exercices qu’il préfère ou encore de préciser son ressenti durant l’exercice.

L’auteure insiste sur la régularité de pratique de ces différents exercices de sophrologie et invite à les intégrer comme de bonnes habitudes dans la journée ou dans la semaine. En jouant les sophrologues en herbe, l’on concrétise les valeurs du slow parenting : “ralentir , pour aider les enfants à trouver leur rythme”, “développer leurs ressources et leur autonomie” ou encore “leur accorder de vrais moments d’écoute […]”.

Epilogue

Chercher à ralentir et à mettre à l’honneur des valeurs essentielles : c’est l’aspiration des parents qui se tournent vers le slow parenting. “Par cette attitude, nous devenons conscients de ce que veut dire “être parent” et “devenir parent” prend alors un nouveau sens…”.

Critique du livre “Le Slow Parenting”

En début d’ouvrage, un joli résumé comme un poème :

“Du temps pour observer son enfant au fur et à mesure qu’il se développe ;
Du temps pour identifier ses diverses formes d’intelligence et le guider sereinement dans l’apprentissage ;
Du temps pour comprendre sa personnalité ;
Du temps pour développer ses ressources et s’adapter à son environnement ;
Du temps pour renforcer son autonomie, éveiller sa curiosité sur le monde ;
Du temps pour autoriser l’ennui, libérer son imaginaire et sa créativité ;
Du temps pour le laisser grandir à son rythme.”

La force de ce livre réside principalement dans la partie II de mise en pratique. De nombreux exercices sont proposés (pour les parents et les enfants). Plus que proposés, ils sont détaillés et comportent de multiples conseils pour inciter les parents à jouer les sophrologues en herbe !

Je vous invite à découvrir “Le Slow Parenting, et si on ralentissait pour être heureux en famille” de Malvina Girard.

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2 Responses

  1. Marie du blog secrets de nutritionniste

    Il me semble que le slow parenting nous l’avons mis en place en prenant une année sabbatique et en vivant à notre rythme pendant 13 mois, tous les trois, hors du temps. cette bulle nous manque dans le rush du quotidien. Ce livre est inspirant, merci pour l’article résumé.
    Marie

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