Un livre : La vie secrète des arbres

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Le succès du livre « La vie secrète des arbres » s’explique en partie par les nombreux points communs qui nous lient à ses géants. Extraits choisis…

Comportement social

« Mais pourquoi les arbres ont-ils un comportement social, pourquoi partagent-ils leur nourriture avec des congénères et entretiennent-ils ainsi leurs concurrents ? Pour les mêmes raisons que dans les sociétés humaines : à plusieurs, la vie est plus facile. Un arbre n’est pas une forêt, il ne peut à lui seul créer des conditions climatiques équilibrées, il est livré sans défense au vent et à la pluie. À plusieurs, en revanche, les arbres forment un écosystème qui modère les températures extrêmes, froides ou chaudes, emmagasine de grandes quantités d’eau et augmente l’humidité atmosphérique. Dans un tel environnement, les arbres peuvent vivre en sécurité et connaître une grande longévité. »

Sobriété

« […] plus question de pomper jusqu’à plus soif au printemps sans se soucier des déperditions. Les arbres apprennent réellement à se modérer et, une fois cette notion de sobriété acquise, ils ne la perdent plus, même si la terre est gorgée d’eau ; on ne sait jamais ! »

Expérience

« Vous pourrez néanmoins observer le début du processus de carbonisation lors d’une prochaine promenade en forêt. Creusez un peu le sol jusqu’à ce qu’apparaisse une couche claire. La terre de couleur sombre située au-dessus de cette couche est fortement enrichie en carbone. Si nous ne touchions plus la forêt, nous aurions ici un premier degré de charbon, de gaz naturel ou de pétrole. »

Vieillesse

« Ces scientifiques ont mené une vaste étude concernant environ 700 000 arbres sur tous les continents. Leurs conclusions sont surprenantes : plus les arbres sont vieux, plus ils poussent vite. Des arbres présentant un tronc d’un mètre de diamètre produisaient trois fois plus de biomasse que des individus moitié moins gros. Il paraît que, chez les arbres, vieux n’est pas synonyme de faible, bossu et vulnérable, mais de vigoureux et performant. »

Repos

« La chute des feuilles est donc une mesure de préservation adaptée au climat de nos latitudes. Et accessoirement, l’occasion pour les arbres de pouvoir enfin se soulager en se libérant des substances inutiles présentes dans les feuilles. Ils s’en défont en même temps que celles-ci tombent au sol. La chute des feuilles est un processus actif ; l’arbre ne doit pas être déjà au repos pour se débarrasser de son feuillage. Une fois les réserves de nutriments des feuilles redescendues dans le tronc, il fabrique une couche de séparation qui ferme la communication avec les rameaux. Il suffit d’un léger coup de vent pour que les feuilles se détachent et tombent. Ce n’est qu’à l’issue du processus que l’arbre peut envisager de faire une pause. Et elle n’est pas superflue. Se reposer lui est indispensable pour récupérer du stress des mois d’activité. La privation de sommeil a le même effet sur les arbres que sur les hommes : elle peut être fatale. »

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Respiration

« L’atmosphère de la forêt est synonyme d’air pur et sain. Quoi de mieux que la forêt pour s’aérer les poumons, courir ou faire du sport après une semaine en ville ? Cette bonne réputation n’est pas usurpée. L’air est effectivement beaucoup plus pur sous les arbres, car ils sont d’excellents filtres. Les feuilles et les aiguilles qui baignent en permanence dans les flux d’air captent nombre des particules qui y sont en suspension. Le volume qu’elles interceptent peut s’élever à 7 000 tonnes par an au kilomètre carré. Cela s’explique par l’immense surface foliaire que représentent les houppiers. Elle est par exemple cent fois plus importante que celle d’une prairie, notamment, cela va de soi, en raison de la différence de taille entre l’herbe et les arbres. Les arbres ne filtrent pas uniquement des substances polluantes, comme des particules de suie, ils filtrent aussi des poussières soulevées par le vent et des pollens, même si la part imputable à l’activité humaine est particulièrement nocive. Acides, hydrocarbures toxiques et composés azotés se concentrent sous les arbres comme la graisse dans le filtre de la hotte aspirante d’une cuisine. »

« Du reste selon certaines études scientifiques, notre pression artérielle augmenterait dans les forêts de conifères et baisserait dans les forêts de chênes. Faites le test et jugez par vous-même dans quel type de forêt vous vous sentez le mieux. »

Marche

« Des scientifiques coréens ont comparé les conséquences de la marche en ville et en forêt chez des femmes d’âge moyen. Résultat : la marche en forêt a amélioré la tension, la capacité pulmonaire ainsi que la souplesse des artères, la marche en ville n’a induit aucune modification. »

La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben (Les Arènes, 2017)

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