Dans un monde où tout s’accélère mais où beaucoup aspirent à la tranquillité, où tentation et compétition règnent en maîtres face à une coopération émergente, où l’espèce humaine joue les rouleaux compresseurs en détruisant tout ou presque sur son passage alors qu’elle se surprend souvent à s’émouvoir face à la beauté de la nature, comment s’améliorer les uns les autres. Comment emprunter le chemin du progrès personnel au cœur de contradictions ? Chasser ses travers, gérer ses tourments pour donner le meilleur de soi, une véritable démarche à entreprendre – au plus tôt – pour soi, pour autrui et pour la planète.
L’emballement des sociétés humaines
Les constats sont clairs, ce sont les actions qui peinent. Chaque individu possède pourtant un super-pouvoir : agir. Oui, mais comment s’y prendre face à la gigantesque tâche qui se profile ? En redéfinissant notre mode de vie, nos besoins, nos valeurs, nos aspirations. Le rapport du GIEC est sans appel : « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements » (rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), 2021). Ce changement de logique, Pierre Rabhi en parle aussi : « La conviction selon laquelle l’avenir est à la civilisation de la sobriété n’a cessé d’être à mes yeux une évidence grandissante et, dans la boulimie consommatrice qui étreint le monde, une nécessité vitale. […] En réalité, il y va de notre survie. Le choix d’un art de vivre fondé sur l’autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants ; cela est une évidence. » (La sobriété heureuse, Actes Sud, 2010)
Le développement personnel, une clé ?
Dénigré – jugé par certains comme un nouvel asservissement – ou encensé, le développement personnel autrement nommé progrès personnel a pourtant bien sa place dans notre société. Le tout est d’en définir clairement les contours – la forme donc – mais aussi le fond, définition qu’il a peut-être perdu en chemin. Une démarche de développement personnel, peut être accompagnée par différentes disciplines à l’image de la sophrologie, et invite – principalement par une meilleure écoute et connaissance de soi, par une meilleure qualité de conscience – à améliorer sa qualité de vie en stimulant ses ressources profondes, en développant ses capacités d’adaptation et plus largement son potentiel positif. Plus largement, s’intéresser au progrès personnel c’est rechercher une vie plus en cohérence avec soi-même mais aussi avec son milieu. Le but premier du développement personnel n’est pas de devenir un être dit performant et autocentré, mais bien de développer sa conscience, de se (re)construire, de renforcer sa confiance et ses capacités, de faire face à certaines résistances pour s’épanouir pleinement et offrir le meilleur de soi. Cette discipline ne pourrait-elle pas faire partie des sciences sociales ? Elle y aurait sa place me semble-t-il. Il ne s’agit pas là de « se changer » soi pour changer le monde (quoique…) mais bien d’entreprendre une démarche globale où le meilleur pour soi serait aussi le meilleur pour autrui et pour la planète.
« Être ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie. » Robert Louis Stevenson, Etudes familières des hommes et des livres (Familiars studies of men and books).
Que voudrait dire « devenir meilleur » ?
Le développement personnel peut permettre de devenir meilleur en approfondissant trois principaux facteurs applicables en trois dimensions (envers soi, autrui, la planète) : le respect (qui va avec la considération), la bienveillance (qui va avec l’empathie), l’enthousiasme (qui va avec la joie de vivre).
À travers ce prisme, devenir meilleur, ce serait :
– Renforcer son bien-être personnel en étant plus à l’écoute de soi, plus à sa place, plus cohérent envers soi-même, en respectant ses valeurs et priorités, en valorisant ce qui nous enthousiasme.
– Faire le bien autour de soi en étant à l’écoute d’autrui, en faisant preuve de bienveillance, d’empathie, de gratitude, en favorisant la coopération face à la compétition.
– Penser responsable et durable en consommant moins (et mieux), en développant sa créativité, en passant plus de temps dehors, en apprenant à mieux connaître la nature, en privilégiant des moments de contemplation.
La belle action
Lorsque l’on envisage des situations à venir avec le sentiment d’amour et non de peur, s’ouvre tout un champ des possibles. Rendre un service, initier une action généreuse nourrit ce sentiment profond. « Une belle action, selon Kant, est une action morale parfaite parce qu’elle est bienveillante. Une action bienveillante nous amène à considérer avec amour la vie dans son ensemble. Elle nous aide à mûrir et nous rend meilleurs. » (La réalisation de soi, Arne Næss, Wildproject, 2017) Dans la quête du progrès personnel, le bonheur à tout prix n’est pas le but ultime. Être bien, devient un moyen pour décupler ses potentiels positifs en trois dimensions, en faveur de soi, d’autrui et de la planète.
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