Et si le vrai luxe d’aujourd’hui était le silence ? Subtil et raffiné, il ne coûte rien et apporte beaucoup. Un beau cadeau à s’offrir !
Sonneries de smartphones, bruits de voitures, bavardages de foule… Notre ouïe est en permanence sollicitée par des sons plus ou moins agréables. Pourtant quel plaisir de s’éloigner un peu du bouillonnement ambiant. Le silence peut effrayer ou au contraire attirer, mais en faire l’expérience c’est l’adopter !
Nuisances sonores et dispersion
« Quelle musique, le silence ! » Jean Anouilh
Les bruits qui nous entourent créent une dispersion et conduisent à ce que l’on peut appeler une crise de l’attention. C’est un des bienfaits du silence que de se réunir, de rassembler ses esprits comme on dit. Dans le calme, on parvient à guider sa concentration ce qui peut permettre d’avancer sur une tâche de manière plus efficace par exemple.
Parler ou pas
« Quoi de plus complet que le silence ? » Honoré de Balzac
Dans une conversation, les blancs sont souvent vécus comme des vides à combler. Pourtant, cesser un instant de parler devient un moment enrichissant. Face aux bavardages, parler peu et parfois ne rien dire permet de penser avant de s’exprimer ou de vivre des moments différents : un instant plaisant côte à côte sans chercher à combler le silence, juste à l’apprécier.
S’écouter penser
« La plus grande révélation est le silence. » Lao-Tseu
La méditation invite au silence. On parle alors de calme intérieur pour signifier un espace d’écoute du corps, de la respiration, d’écoute des pensées. S’asseoir un instant et méditer, c’est (ré)apprendre à se relier à soi, à se recentrer. La marche est également propice au calme intérieur…
Les sons de la nature
Parfois le silence est fait de sons de la nature. Un lieu calme bercé par le chant des oiseaux offre un formidable moment de sérénité. On peut aussi chercher à se retrouver dans de grands espaces solitaires avec le silence pour seule compagnie.
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Pour aller plus loin : Le livre « Eloge du silence » (Albin Michel)
«Si l’on peut dire avec John Cage qu’il n’existe pas de silence total, on peut affirmer que le silence ne cesse jamais d’impliquer son contraire et que seul le fond sonore de notre environnement nous permet de le reconnaître. Le silence, c’est du temps perforé par des bruits. Le silence est la couleur des événements: il peut être léger, épais, gris, joyeux, vieux, aérien, triste, désespéré, heureux… Il se teinte de toutes les infinies nuances de nos vies. Sans cesse, si on l’écoute, il nous parle et nous renseigne sur l’état des lieux et des êtres, sur la texture et la qualité des situations rencontrées. Lieu de la conscience profonde, il fonde notre regard et notre écoute. Le silence intérieur: comment, dans le tumulte des pensées, fantasmes, images qui nous habite, peut-on arriver à retrouver le silence en soi ? Artistes, poètes, philosophes, mystiques savent depuis toujours que dans l’attention au silence de la pensée s’enracine toute créativité. Que de lui, ainsi que l’exprime un Koan zen, s’élève l’esprit immortel. Dans un monde de plus en plus bruyant, la valeur du silence est à redécouvrir. Nous l’avons peut-être oublié, nous sommes des êtres porteurs de toute la sagesse immémoriale du silence.» Marc de Smedt.
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